Ils ont beau être cousins des huîtres et des moules, les céphalopodes, regroupant poulpes, seiches et autres calmars, font preuve de capacités cognitives déroutantes, comparables à celles des vertébrés.
Il suffit de voir la vidéo de cette pieuvre des côtes indonésiennes pour s’en convaincre. Après avoir récupéré deux moitiés de noix de coco vides près d’un port, elle les trimballe avec une dextérité surprenante et les utilise comme abri, pour se camoufler sur le sol sablonneux.
Outre cette utilisation «d’outil», on a vu des pieuvres parvenir à dévisser le couvercle d’un pot en verre contenant un crabe, s’échapper de labyrinthes en un temps record et mettre au point de redoutables stratégies de chasse.
«Les céphalopodes servent depuis longtemps de modèle pour étudier la cognition», confirme Anne-Sophie Darmaillacq qui se spécialise dans l’étude de la mémoire et de l’apprentissage chez les seiches, à l’université de Caen, en France. «Les mollusques ont un système nerveux divisé en de nombreux ganglions. Chez les céphalopodes, en revanche, il y a centralisation des ganglions dans une boîte comparable à la boîte crânienne des vertébrés», explique-t-elle. Au total, le poulpe, avec ses 500 millions de cellules nerveuses, peut même se targuer d’avoir plus de neurones que la souris. De quoi lui permettre d’innover, de mémoriser, de se camoufler, mais aussi de tromper un adversaire ( Qu’est-ce que l’intelligence animale?