Avant d’être un chercheur, Sylvain Brousseau est un infirmier. Ces deux identités se nourrissent l’une l’autre dans sa mission de redonner de sa superbe à une profession qui en a bien besoin.
Lorsqu’il est question des infirmières et infirmiers sur la place publique, c’est rarement parce que ça va bien. Imposition d’heures supplémentaires obligatoires, ratios patients-personnel considérés comme trop élevés, besoins grandissants de la population vieillissante… Veiller sur les malades, leur prodiguer des soins et leur administrer des médicaments semble plus que jamais relever du chemin de croix. Au point que beaucoup rendent le stéthoscope et quittent le métier. De fait, il manque plus de 4000 infirmières et infirmiers dans l’ensemble du réseau de la santé au Québec. Comment combler ce déficit sans cesse plus prononcé ?
En injectant un peu d’humanisme dans les conditions de travail, répond sans hésiter Sylvain Brousseau, professeur au Département des sciences infirmières de l’Université du Québec en Outaouais au campus de Saint-Jérôme. « L’humanisation des organisations implique d’en bannir la violence, d’être authentique dans ses rapports avec l’autre, de prendre le temps de l’écouter. Des données probantes soutiennent que l’application de telles valeurs améliore la qualité et la sécurité globale des soins », indique celui qui s’est vu conférer un fellowship ad eundem