Quand les scientifiques espionnent les animaux
Photo: Charline Couchoux
Aujourd’hui, les scientifiques ont accès à un arsenal digne des plus grands agents secrets afin d’espionner l’intimité des animaux… sans trop les gêner.
En faisant des tamias rayés son sujet d’étude, Denis Réale n’a pas choisi la facilité. Ces petits rongeurs furtifs ne se laissent pas aisément approcher. Comment les observer sans les faire fuir ? Et, surtout, sans que la présence humaine modifie leur comportement ? C’est en regardant un film d’espionnage que ce professeur au département de sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal a trouvé la solution. « On a eu l’idée d’utiliser de petits micros qui pouvaient enregistrer les conversations privées des tamias », raconte-t-il.
En fouillant dans Internet, Denis Réale a rapidement trouvé son bonheur sur un site russe. Ça ne s’invente pas ! Selon le titulaire de la Chaire de recherche du Canada en écologie comportementale et animale, les vendeurs semblaient surpris, mais ravis, de compter les tamias parmi leurs clients, en plus des maris jaloux… Grâce à ces micros placés au cou des animaux, l’équipe a pu s’immiscer dans leur intimité, à l’intérieur de la réserve naturelle des Montagnes Vertes en Montérégie, et capter des moments qu’il aurait été impossible de saisir autrement.
Des gadgets bon marché
Ces « appareils embarqués » révolutionnent l’étude de nos amies les bêtes à plumes, à poils ou à écailles.