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Un bricoleur qui réinvente un objet domestique, une scientifique qui élabore une nouvelle théorie, un gestionnaire qui bouscule les habitudes ou une artiste qui sort des sentiers battus… Se peut-il que tous ces innovateurs et innovatrices procèdent de la même manière ?
Docteur en physique théorique, Miguel Aubouy a d’abord été chercheur avant de s’intéresser à l’innovation. Entre 2004 et 2014, au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, en France, il a contribué à construire une structure d’appui à des projets industriels non traditionnels. À ce titre, il a accompagné une cinquantaine d’entreprises vers la réalisation d’un produit susceptible de bouleverser le paysage dans leur domaine d’activité. Cela l’a conduit à réfléchir à la nature du processus d’innovation. « Ayant été à tour de rôle scientifique, ingénieur, écrivain et entrepreneur, j’étais en position privilégiée pour découvrir ce qui est commun à tous ces secteurs », constate-t-il.
Aujourd’hui installé au Québec, il est conseiller pour l’innovation collaborative auprès du rectorat de l’Université de Sherbrooke et enseigne à HEC Montréal. Il vient de publier l’essai L’innovation comme science : une approche universelle aux éditions Nullius in Verba.
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Québec Science : Quand il est question d’innovation, on parle en général d’un objet inédit, d’un processus qui change les choses. Vous la considérez comme une « science ». Que voulez-vous dire ?
