Où se cache le virus Ebola entre les épidémies? Chauves-souris, singes, cochons : les hypothèses sont nombreuses mais les preuves manquent. Des chercheurs comptent sur les moustiques pour les aider à percer le mystère.
En matière de lutte contre la maladie à virus Ebola, la recherche n’aura jamais été si rapide qu’au cours de ces cinq dernières années. En réponse à l’épidémie majeure de 2014-2016, plusieurs traitements expérimentaux ont vu le jour, ainsi qu’un vaccin, le VSV-ZEBOV, utilisé à grande échelle en République Démocratique du Congo (RDC) qui subit actuellement sa dixième épidémie de fièvre Ebola.
Mais comment expliquer les récurrences d’épidémies dans ce pays, où le redoutable virus a été découvert en 1976? Pour Jean-Jacques Muyembe, directeur de l’Institut national de Recherche biomédicale de Kinshasa et co-découvreur du virus, la réponse est claire. « La grande énigme scientifique demeure le réservoir du virus: on ne le connaît toujours pas, pas plus que les vecteurs du virus. Les chauves-souris étaient pointées du doigt…mais jusqu’à présent, il n’y a pas de preuves virologiques claires », écrit-il dans un courriel à Québec Science .

Carte: OMS, mai 2018. Depuis août 2018, deux provinces de l’est sont fortement touchées.
« La première épidémie a eu lieu en 1976 à Yambuku et la deuxième, 19 ans après à Kikwit en 1995.