Illustration: Luc Melanson
Instituts de recherche, gouvernements et géants du numérique n’ont plus qu’un mot à la bouche : « quantique » ! Ils espèrent qu’en domptant les lois étranges de l’infiniment petit, les scientifiques créeront des technologies de rupture. Le Québec entend bien défendre sa place dans cette course effrénée.
Il faut parfois reculer pour mieux sauter. C’est du moins ce qui vient en tête lorsqu’on se tient devant l’ordinateur du futur, la crème de la crème de la technologie. La bête, qui occupe une pièce entière à elle toute seule, semble paradoxalement sortie des années 1960. Oubliez les transistors microscopiques et les écrans tactiles. MonarQ – c’est son nom – a des airs de chauffe-eau encastré dans une structure métallique d’où émergent d’innombrables câbles.
« C’est un ordinateur quantique entièrement québécois », annonce fièrement notre guide, Christian Bassila, président de l’entreprise montréalaise Anyon Systèmes. Fondée en 2014, la jeune pousse a conçu et fabriqué l’ensemble de la machine, qui sera réservée à la recherche publique.
S’il repose pour l’instant dans les locaux d’Anyon Systèmes, dans la zone industrielle de Dorval, MonarQ sera installé d’ici quelques semaines chez Calcul Québec, une organisation dont les membres sont des établissements universitaires et des centres de recherche, aux côtés de supercalculateurs classiques.
Des ordinateurs quantiques, il en existe encore très peu dans le monde.