Une vue d’ensemble des piles de sédiments datant d’environ 100 millions d’années qui contiennent des fossiles d’insectes et de plantes. Image: Mario Cournoyer
Une formation rocheuse ouvre une fenêtre sur un passé qu’on croyait inaccessible au Québec.
Pour quiconque s’intéresse à la paléontologie, il s’agit presque d’une vérité de La Palice : on ne trouve pas de fossiles de dinosaures au Québec parce que notre sol ne renferme pas de formations rocheuses du mésozoïque, c’est-à-dire la période de 250 à 66 millions d’années avant notre ère pendant laquelle ces reptiles ont vécu. On a surtout des roches plus anciennes, les glaciers ayant pulvérisé les formations « plus jeunes ».
Des fossiles découverts dans les débris rocheux d’une mine de fer abandonnée, à 20 km de Schefferville, bousculent toutefois le paradigme. Il ne s’agit pas de dinosaures fossilisés : le dernier élément mis au jour et décrit par Alexandre Demers-Potvin, un étudiant de maîtrise de l’Université McGill, est une espèce de mante religieuse préhistorique. L’âge de la bestiole ? Cent millions d’années, selon l’article qu’il a copublié en janvier dans Systematic Entomology .
« La datation [de cette formation rocheuse] est basée sur les très nombreuses feuilles de végétaux fossilisées qu’on y trouve, explique Alexandre Demers-Potvin. En établissant une comparaison avec d’autres sites fossilifères dans le monde dont l’âge est bien connu, on a pu conclure que la formation datait d’une sous-période du crétacé comprise entre 95 et 100 millions d’années. »
