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19 septembre 2013
Temps de lecture : 2 minutes

Roses, irradiées et bien élevées

Le village de Saint-Édouard, à quelque 30 km au sud de Montréal, abrite une ferme bien particulière. On n’y élève ni poules, ni porcs, ni vaches, mais des mouches qui ressembleraient à s’y méprendre aux vulgaires Musca domestica, si elles n’étaient artificiellement colorées en rose.

La ferme appartient au Consortium PRIS­ME, une association de producteurs agricoles et de professionnels engagés dans la recherche, le développement et la mise en œuvre de bonnes pratiques agraires.

C’est en fait un ancien entrepôt de pom­mes de terre qui sert d’«usine à mouches». À l’intérieur, des milliers d’insectes virevoltent sans bruit. Mon arrivée dans la salle d’élevage les fait s’agiter dans leurs cages. «Les mouches ont tout ce qu’il faut. Nous leur donnons à manger et à boire», explique François Fournier, spécialiste en entomologie agricole, professeur-chercheur au collège Montmorency à Laval et partenaire dans ce projet de recherche. On a humidifié la salle de ponte, laquelle abrite 360 000 pondeuses, pour recréer le biotope de Delia antiqua, communément appelée mouche de l’oignon.

Pourquoi élever de telles ravageuses? En fait, les chercheurs valident ici, pour la première fois au Québec, une stratégie déjà utilisée ailleurs dans le monde contre les insectes nuisibles: la stérilisation par irradiation.

Il faut savoir que la mouche femelle ne s’accouple qu’une fois dans sa vie.

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