Les chercheurs ont une responsabilité dans la prévision des colères de la Terre. S’ils l’avaient exercée adéquatement, le bilan de la catastrophe nucléaire de Fukushima, survenue l’an dernier au Japon, aurait pu être moins lourd.
De toutes les leçons qu’on a pu tirer du désastre de Fukushima, au Japon, la plus amère est passée inaperçue lorsque est venu le temps des bilans, en mars dernier. Un sismologue attaché à l’Institut de Physique du Globe de Paris, Armando Armijo, a révélé, preuves et photos à l’appui, que la centrale nucléaire aurait pu, dès sa conception, être protégée des effets du violent tsunami du 11 mars 2011.
Sur le site choisi en 1980, se dressait en effet une falaise calcaire que les Japonais ont décidé de creuser, pour y encastrer les bâtiments des réacteurs et la station de pompage. S’ils n’avaient pas creusé la falaise, et s’ils avaient prudemment construit leurs installations à une quinzaine de mètres au-dessus du niveau de la mer, au lieu de les coller sur le rivage, jamais ces installations n’auraient été inondées par l’énorme vague du tsunami. Rappelons-le, c’est cette vague de 12 m de haut qui a noyé la centrale et les groupes électrogènes chargés de refroidir le combustible nucléaire, ce qui a déclenché la catastrophe.