Photo: Jessica Deeks
La compagnie québécoise Cancerdogs recourt au flair exceptionnel des chiens pour dépister les cancers de manière précoce. Ses propriétaires sont convaincus de l’efficacité de leur approche; la science, pas mal moins.
Glenn et Donna Ferguson ont beau habiter dans un petit jumelé sans prétention d’Aylmer, en banlieue de Gatineau, leur salon ressemble à s’y méprendre à un laboratoire. Des milliers de petits flacons verts transparents parsèment la pièce. Chacun contient un masque chirurgical dans lequel a respiré pendant 10 minutes l’un des 27 000 pompiers recrutés par CancerDogs depuis 2010. L’autre élément discordant dans ce décor est la présence de Buster, Indie, Romeo, Jenkins, Ozzy et Jasper, six beagles croisés avec des bassets. Les CancerDogs, ce sont eux. Leur mission: renifler la signature olfactive de tous les types de tumeurs malignes à même les échantillons fournis par les soldats du feu.
« Nos chiens peuvent détecter le cancer plus tôt et de manière plus précise que les tests de dépistage conventionnels », me dit Glenn Ferguson, alors que je visite ses installations. C’est après avoir vu un documentaire de la BBC, Can dogs smell cancer? , diffusé en 2008, que ce designer graphique autodidacte et ancien kayakiste a décidé de fonder CancerDogs. « Je ne comprenais pas pourquoi nous ne recourions pas déjà aux chiens pour dépister le cancer et sauver des vies », raconte-t-il.