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10 juillet 2012
Temps de lecture : 2 minutes

La montagne du Diable

Je suis allé à Ferme-Neuve, un petit écart, une sortie de route au nord de Mont-Laurier. Dans l’ancien temps, ce pays laurentien des Oueskarinis, Algonquins de la Petite-Nation – gens du Chevreuil, comme ils disaient – jouxtait le pays des Gens-des-terres, les Algonquins Tête-de-boule de la Haute-Mauricie.

Il y avait là une forêt précieuse comme une tonne d’or, des lacs purs et profonds, des crans de gneiss archaïque, des plages de sable fin, des rivières blanches, des rivières brunes, des animaux sauvages, des collines rondes, des coulées vertes. À partir de l’Outaouais, trois vallées remontaient vers le nord: celle de la Rouge, celle de la Lièvre et celle de la Gatineau. Ces vallées abondaient en pins blancs qui étaient beaux comme les colonnes sacrées d’une cathédrale païenne. Les secrets murmurés des chamanes du lac Chaud nous révèlent qu’aux sources de la Rouge, une montagne tremblait du mouvement des esprits. Il en reste le beau nom de la montagne Tremblante. Aux confins de la Lièvre s’élevait le massif de la montagne du Diable, repaire de Ouindigo, le géant qui chassait les âmes humaines pour se nourrir de leurs péchés. Qui voulait s’y rendre devait passer par le rapide de l’Orignal, sur la Lièvre, ou encore par Grand-Remous et la petite rivière Baskatong, qui signifie «glace pliée».

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