Le vide. Ce n’est pas demain que nous le comblerons. L’Univers est tellement grand qu’il ne serait pas exagéré de plaindre la solitude des étoiles, de se désoler de leur insignifiance.
Tout ce qui arrive à n’importe laquelle de ces sources lumineuses – qu’il s’agisse d’une naine blanche, d’une naine rouge, d’une géante, voire d’une galaxie ou d’un amas de galaxies –, toutes ces explosions, ces implosions, ces impacts, ces collisions intergalactiques, ces rayonnements intenses, ces naissances et ces morts d’étoiles, ces fusions thermonucléaires n’ont jamais eu une grande importance dans la réalité cosmique et ne risquent pas d’en avoir. Tout est trop grand, trop distant, trop espacé.
Les étoiles sont des foyers perdus, de petits points chauds dérisoires, des microfournaises qui ne parviennent même pas à chauffer adéquatement leur système planétaire. Elles sont comme des tisons qui s’envolent dans le ciel noir de la nuit. Un feu à ciel ouvert, en hiver; un feu de bois qui tenterait de réchauffer la forêt glaciale.
Et si le Soleil explosait demain matin, sa disparition soudaine ne ferait ni chaud ni froid à la Voie lactée. Puisqu’il y a des milliards de galaxies, nous pourrions dire la même chose à propos de la nôtre : un trou noir l’avalerait sur l’heure que l’Univers ne s’en porterait pas plus mal.