Il y a quelques mois, je fus conduit à présenter ma candidature à la mairie de Montréal. Sur les réseaux sociaux, la résonance fut encourageante. Évidemment, mes ambitions n’étaient pas sérieuses.Je ne faisais que jouer le jeu à l’intérieur d’une émission de radio réalisée par Jean-Philippe Pleau, C’est fou la ville, sur les ondes de Radio-Canada. C’est lui qui, dans la fougue et l’imagination de sa jeunesse, eut l’idée de ce canular. Néanmoins, jouer donne des idées.
Maire, je poserais des gestes pratiques et symboliques visant à redorer l’image de ma ville. D’ailleurs, en public, je parlerais toujours de «ma» ville. Étant Montréalais de naissance, je serais pointilleux sur le sens de cette expression, car je répandrais l’idée que Montréal appartient aux citoyennes et citoyens qui l’habitent, qui l’adoptent, qui l’aiment. Montréal aura bientôt 375 ans ; il serait temps de faire une pause, de se refaire une beauté. Se dire beau encourage.
Premièrement, j’inviterais les citoyens à réfléchir sur les noms de rue. Ce serait une révolution odonymique. Certains noms ont mal vieilli et des omissions anciennes sont devenues insupportables. Sur mon site Internet, par exemple, je ferais vigoureusement opposition au nom d’Amherst. La rue devrait s’appeler Maurice-Richard. L’avenue Christophe-Colomb, du nom d’un explorateur barbare, devrait s’appeler boulevard des Algonquins. Et la rue Sherbrooke (qui est ce Monsieur Sherbrooke?) serait mise en ballotage.