Je suis allé au salon du livre de Notre-Dame-du-Laus. J’y ai croisé Djemila Benhabib. Ellearrivait de Paris, comme si de rien n’était; elle parlait au téléphone cellulaire, moderne et affairée en ces lieux si tranquilles; elle n’était pas dépaysée, à l’aise ici comme ailleurs.
Il y avait aussi Francine Ouellet, l’étonnante écrivaine des Laurentides qui tient les secrets de la Lièvre et qui pilote des avions de brousse. Moi, j’arrivais de mon village sur la Rouge, la vallée d’à côté, et je repartais vers Québec. Nos chemins échevelés, à tous les trois, passaient ce samedi-là par ce petit village où les auteurs ne se bousculent pas. Ce n’est ni Montréal ni Francfort. Je garde le souvenir d’une riche entrevue devant une quarantaine de lecteurs; j’ai dédicacé des livres, je fus reçu comme un roi.
J’étais heureux et honoré de participer à un salon du livre dans un village d’un peu plus de 1 000 habitants, dans le bois. Pour s’y rendre, il faut emprunter la route 309. C’est à 65 km au sud de Mont-Laurier, et à 100 km au nord de Gatineau. Le Parc régional du Poisson Blanc se trouve tout juste à la limite du village qui, par ailleurs, voisine le grand parc de Papineau-Labelle, là où on trouve la plus grande concentration de loups gris dans le sud du Québec.