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04 août 2014
Temps de lecture : 2 minutes

Requiem pour le caribou

Il y a quelques années, sur la route 117 près de Val-d’Or, un panneau routier aussi saisissant qu’attachant avertissait les automobilistes de la présence de caribous dans les parages.

La silhouette dessinée sur fond jaune était bel et bien celle d’un caribou, pas celle d’un orignal. Quelle magnifique entrée dans le subarctique, quelle belle occasion de remarquer la présence des pessières à cladonie, des pinèdes grises et des peuplements d’épinettes noires adultes bien pourvus en réserves de lichens arboricoles. Bienvenue dans le Nord, bienvenue en Abitibi, voilà la petite harde des caribous de Val-d’Or !

Le Rangifer tarandus caribou aime la paix sacrée des solitudes conifériennes. Son maître mythique, Pappakasik, réside dans les montagnes blanches, en plein cœur nordique du Québec. Ce maître algonquien est capricieux et il s’offusque du moindre sacrilège commis envers lui. Avant 1970, il restait encore des pays et des paysages sauvages dans la grande boréalie québécoise. Mais depuis, le calme s’est défait et tout le monde sacré des caribous des bois s’est écroulé. L’espèce est d’ailleurs en voie de disparaître dans tout le Canada. Contrairement à son frère, le caribou de la toundra, celui des bois ne se regroupe pas dans des hardes innombrables et spectaculaires. Il est plus discret, occupant par petits groupes les grandes forêts du subarctique. Nous ne connaissons pas ses habitudes, ses goûts et ses dégoûts.

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