Le premier grave accident nucléaire au monde a eu lieu en Ontario en 1952, suivi d’un second incident en 1958. Retour sur ces épisodes, alors que le gouvernement fédéral s’apprête à dédommager les travailleurs qui ont nettoyé les dégâts.
Au bout du fil, George Kiely n’a plus de mots. En ce matin de juillet, je l’appelais pour connaître sa réaction au budget fédéral présenté trois mois plus tôt . Une mesure avait attiré mon attention : 22,3 millions de dollars étaient alloués aux quelques centaines de travailleurs qui ont décontaminé les laboratoires de Chalk River après deux accidents nucléaires survenus dans les années 1950. Je n’avais jamais entendu parler de cette page d’histoire.
George Kiely, lui, la connaissait trop bien. Avec d’autres retraités de la société d’État Énergie atomique du Canada limitée (EACL), il se battait depuis 13 ans afin d’obtenir une forme de reconnaissance pour les risques courus lors des évènements. Au moment de mon appel, il n’avait toujours pas eu vent du succès de la démarche. Je suis aussi perplexe que lui !
Après un long silence, il évoque son collègue et ami Al Donohue, qui a soufflé ses 92 bougies cette année. « J’espère qu’on vivra assez longtemps pour voir la compensation », dit l’homme lui-même âgé de 89 ans.
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Cette histoire commence à l’Université de Montréal.