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«Je suis allé en médecine pour aider les patients à vivre, pas pour les tuer.» Chemise stricte, cheveux plaqués sur le côté et regard doux, Nicholas Newman égrène calmement, point par point, son argumentaire contre la loi 52.
On le sait, cette loi, avec l’objectif «d’assurer aux personnes en fin de vie des soins respectueux de leur dignité et de leur autonomie», ouvre la porte à l’aide médicale à mourir. Un terme pudique pour désigner l’euthanasie, à laquelle Nicholas Newman s’oppose farouchement.
«Les malades âgés sont extrêmement vulnérables. Lorsqu’ils entrent à l’hôpital, ils ont l’impression d’être un fardeau. Ils risquent donc de choisir l’euthanasie par dépit. Seront-ils vraiment en mesure d’exercer leur libre arbitre?» s’inquiète ce chirurgien orthopédique qui a opéré, en 30 ans, un millier de patients, pour la plupart âgés et victimes de fractures de la hanche. Parmi eux, un seul a exprimé l’envie d’en finir.
«Tout le monde a peur de souffrir, mais quand on soulage les souffrances, le désir de vie revient», soutient le médecin montréalais, dont la clinique est en face de l’Hôtel-Dieu. Il fait partie des quelque 650 signataires du collectif de médecins qui a déposé, en 2014, une requête pour faire invalider la loi devant la Cour supérieure de Montréal.