Photo: Jacques Nadeau
De plus en plus de personnes reçoivent le diagnostic de syndrome d’Asperger. Isabelle Hénault les aide à mieux vivre en société, et à prendre conscience de leurs forces.
Aude arrive au rendez-vous avec 15 minutes d’avance. Être à l’heure, pour elle, c’est sacré. «Je pars à mes cours chaque matin à 11 h 30. S’il est 11 h 28, j’attends qu’il soit 11 h 30 pile avant de sortir», dit-elle avec amusement. Aude aime la précision, mais elle est aussi capable de rire de ses «habitudes bizarres».
Car cette jolie étudiante de 23 ans a toujours su qu’elle était différente des autres. «Petite, j’avais des difficultés à l’école. Quand j’ai eu autour de sept ans, on m’a diagnostiqué un trouble de l’attention. Puis, un trouble d’audition centrale, comme si les informations avaient du mal à se rendre jusqu’à mon cerveau. En fait, ce n’était ni l’un ni l’autre : je suis autiste», résume-t-elle. Le diagnostic de syndrome d’Asperger, tombé il y a deux ans, s’est avéré pour elle, après des années d’errance médicale, un véritable soulagement.
«Beaucoup de personnes atteintes de ce syndrome sont diagnostiquées à l’âge adulte, parfois à 40 ou 50 ans. Mais elles ont souvent connu des années de souffrance au cours desquelles elles ont bien vu que quelque chose n’allait pas, sans comprendre ce qui passait.