Laboratoires vivants ou sites purement touristiques? Outils de conservation ou lieux de misère animale? Capables du meilleur comme du pire, les zoos ne laissent personne indifférent.
Le Zoo de Falardeau adore les jeunes animaux. La page Facebook de l’institution du Saguenay–Lac-Saint-Jean, laquelle compte près de 45 000 « J’aime », est parsemée de photos de mignons lionceaux ou de bébés tigres, qui ressemblent à s’y méprendre à des chatons. Le public est d’ailleurs invité à visiter ces attendrissantes boules de poils dans de petits enclos que le propriétaire, Daniel Gagnon, appelle la pouponnière. Chose rare, les visiteurs peuvent même, s’ils le désirent, les câliner.
La clé de ce tour de force ? Séparer les petites bêtes de leur mère dès leurs premiers jours de vie. Le propriétaire explique son approche. « Notre but est de désensibiliser l’animal à la présence humaine afin qu’il soit heureux en captivité. Nous ne le dressons pas, nous le conditionnons tout simplement à l’humain », explique cet ingénieur de formation dont l’établissement accueille plus de 100 000 visiteurs par année. Qui ne rêve pas de prendre un selfie avec un kangourou ?
Susan Shafer, elle, n’y rêve pas. Au contraire, la directrice générale de l’ Association des zoos et aquariums du Canada (AZAC, qui représente 31 institutions sur plus de 200 au Canada) déplore vivement cette pratique. « Comprenez-moi bien.