Depuis quelque temps, le téléphone de Karine Gentelet ne cesse de sonner. Au bout du fil, des journalistes souhaitant en savoir davantage sur le futur bureau de liaison autochtone de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), mais aussi une foule d’organisations et d’individus désireux de s’y impliquer. « Je suis agréablement surprise par cet engouement, d’autant plus que le bureau n’ouvrira ses portes qu’en 2020 ! », dit la responsable du projet et professeure de sociologie spécialiste des questions autochtones.
Comme beaucoup d’autres universités, l’UQO redouble d’efforts pour être au diapason des étudiants issus des Premières Nations. « Nous voulons leur offrir un environnement adapté à leurs besoins pour favoriser leur épanouissement universitaire, et ainsi leur envoyer un message clair : cette université est la vôtre et nous allons tout faire pour que vous vous y sentiez accueillis et en sécurité », explique Karine Gentelet qui se désole d’entendre encore, à chaque rentrée universitaire, pendant les initiations, des remarques racistes visant les peuples amérindiens. « Pas étonnant que plusieurs étudiants n’osent pas s’identifier comme Autochtones », laisse-t-elle tomber.
Et bien des Autochtones ne songent même pas à entreprendre des études supérieures. Il faut dire que l’université reste un milieu qui leur inspire de la méfiance.