Illustration: Eric Petersen
Menacés, censurés ou sans travail pour cause de guerre, de nombreux chercheurs quittent leur pays d’origine. Certains d’entre eux peuvent poursuivre leur carrière grâce à l’aide du réseau Scholars at Risk .
«S’il vous plaît, ne mentionnez pas mon nom dans votre article, ça pourrait être dangereux. Dites que je m’appelle Aly. »
D’une voix douce, Aly explique qu’il a dû fuir le Pakistan en 2014 à cause des menaces proférées à l’endroit de sa femme, une militante des droits de la personne. « Nous avons toujours tous les deux milité et exprimé nos opinions, mais là, il était clair que nous devions partir », explique le spécialiste en développement humain. Il a trouvé refuge dans une université aux Pays-Bas, puis dans une autre en Suède. Il y a quelques mois, il a abouti à l’Université McGill à Montréal. Ses pérégrinations sont chaperonnées par le réseau international Scholars at Risk (SAR), une organisation qui permet aux universitaires menacés de poursuivre leur carrière.
Car le cas d’Aly est loin d’être isolé. De nombreux chercheurs, professeurs et doctorants dans le monde sont censurés, détenus, intimidés ou attaqués à cause de leurs travaux ou de leurs prises de position. D’autres sont en danger ou ne peuvent plus travailler en raison des conflits dans leur pays.