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Giovanni Calabrese est président fondateur des éditions Liber, à Montréal, spécialisées en philosophie et en sciences humaines. Il a signé ce texte dans le Journal du dernier congrès de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, en novembre 2010.
Dans une gazette que personne ne qualifierait de culturelle, telle chroniqueuse a récemment épinglé l’inculture dont souffriraient les jeunes qui, selon son ami professeur dans un établissement pré-universitaire, ne comprennent plus ce que signifient, par exemple, les mots «recto/verso». Les médias sont régulièrement outrés devant ce genre d’anecdote que chaque plumitif peut toujours adapter à son sens de l’indignation. On ne sait plus conjuguer les verbes, on ne connaît plus l’histoire, on n’a plus de culture. En ces matières, qui sont aussi diverses que fécondes et où chacun peut donc piocher à volonté, se scandaliser est à la portée du premier venu. Dans le film Les visiteurs, le curé de l’église où le comte Godefroy de Montmirail est allé demander asile ne trouve mieux pour décrire l’étrangeté de l’étranger que de dire qu’il «ne sait même pas qui est Michel Drucker». C’est dire à quel point il n’appartient pas au même univers. Les «connaissances» divisent le monde en deux: ceux qui en sont et ceux qui n’en sont pas.
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