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30 novembre 2011
Temps de lecture : 2 minutes

Du temps pour l’autre

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[mks_one_half]Il est révolu ce temps où il nous fallait attendre des semaines avant de lire l’autre nous dire son amour, ses joies, ses peines ou son bonheur. Les lettres postées, puis «voyagées», puis livrées, nous parvenaient dans un délai qui nous paraissait une éternité, parfois. Nous cultivions la représentation de l’autre à défaut de sa fréquentation virtuelle instantanée. Autrement dit, nous vivions ce type de relation qui repose sur la présence intériorisée de l’autre (ce que les psys appellent une dyade primaire), parfois idéalisée, mais nécessaire­ment man­quante. Instantanéité de la communication oblige, ce type de relation est aujourd’hui une denrée de plus en plus rare. Et nous prenons des raccourcis qui nous éloignent du temps nécessaire au développement du lien et à notre propre développement.[/mks_one_half]

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En 1979, Urie Bronfenbrenner, ce psychologue états-unien dont j’ai déjà parlé dans cette chronique, publiait ce qui allait devenir une référence scientifique obligée en matière de développement, The Ecology of Human Development. Il y décrit notamment comment les humains bricolent leurs attachements, comment ils tissent les liens indispensables à leur développement. L’instantanéité ne fait pas partie du scénario. Le temps de l’observation de l’autre dans un même lieu, dans des contextes partagés, oui. Le temps de l’interaction avec l’autre dans des activités communes se déployant lentement autour d’un objet, d’une passion, d’un rêve partagé, oui.

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