En mai dernier, l’entreprise montréalaise Les neurones atomiques a offert des ateliers scientifiques dans quelques écoles de la région Chaudière-Appalaches. Ci-dessus, trois élèves de cinquième année de l’École Desjardins, à Lévis. Photo: Francis Vachon
Délaissée au primaire, malmenée au secondaire, la science est le parent pauvre du système scolaire québécois. Que faire?
Durant tout son secondaire, Brigitte a reçu un enseignement qui lui a fait détester les sciences. Écologie, chimie, physique, biologie : mêmes cauchemars. Elle a échoué à nombre d’examens et en est restée marquée. Maintenant enseignante au primaire, Brigitte évite les sciences autant qu’elle le peut.
Ma rencontre avec elle remonte à 2005, dans une école de Val-Bélair. Je commençais comme éducateur scientifique pour la Boîte à science , un organisme de Québec qui travaille à éveiller l’intérêt des jeunes pour les sciences. Je me déplaçais d’école en école et je me rappelle ma surprise devant une telle aversion pour les sciences chez une enseignante du primaire. Une exception, m’étais-je dit. Je me trompais : pendant les six années suivantes, j’ai visité un millier de classes et rencontré des centaines d’enseignantes (il y a si peu d’hommes) − des centaines de Brigitte − souffrant d’une allergie aux sciences.
Voilà près de 40 ans que le Conseil supérieur de l’éducation lance des appels clairs au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) au sujet de l’enseignement des sciences. Après un premier rapport en 1982 , il réitère ses propos en 1990