Dans un champ de la région de Berthierville, le chercheur Rafaël Proulx (ici en compagnie de Julie Ruiz) a planté des micros pour écouter le chant des sauterelles, des grillons et des oiseaux. Le but? Mieux connaître la diversité faunique des bandes riveraines.
Julie Ruiz
Géographie et sociologie, professeure, géographe et sociologue à l’Université du Québec à Trois-Rivières
Ah! que la campagne est belle!
Par Nicolas Mesly Rafaël Proulx dirige un étonnant réseau d’espionnage. Ses agents sont installés au bout des champs, sur des talus surplombant ruisseaux et marais.
À l’aide d’une dizaine de caméras plantées chez des agriculteurs de la région de Berthierville et des îles de Sorel, du printemps à l’automne, trois fois par jour, il photographie le paysage. Le but de l’opération: regarder pousser les plantes. Sur ces talus, il a aussi installé des micros grâce auxquels il écoute le chant des sauterelles, des grillons et des oiseaux. «Notre objectif est de déterminer combien d’espèces végétales il faut pour constituer une bande riveraine optimale», explique le chercheur, titulaire de la nouvelle Chaire de recherche en biologie systémique de la conservation de l’Université du Québec à Trois-Rivières.
C’est que les bandes riveraines agissent comme de véritables filtres contre la pollution agricole. Sans elles, le surplus de fumier, d’engrais et de pesticides se retrouve en dose excessive dans les cours d’eau, puis dans le fleuve Saint-Laurent.