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Est-ce le fait d’être en fauteuil roulant ou plutôt le manque de rampes d’accès qui limite certains individus? Des chercheurs s’intéressent aux dimensions sociales et politiques du handicap.
Québec, environ 16 % de la population déclare avoir un handicap, selon l’Office des personnes handicapées du Québec. Même si les incapacités sont communes dans la société, les personnes handicapées demeurent souvent marginalisées malgré l’existence de lois et de politiques pour assurer et faciliter leur inclusion.
Elles sont ainsi plus souvent sans emploi que les personnes sans handicap, ont un salaire moindre, paient plus cher leur logement et sont plus à risque de vivre dans la pauvreté. Ces situations seraient causées par le « capacitisme », une forme de discrimination basée sur les capacités des individus et que plusieurs dénoncent.
Voilà matière à réflexion pour les chercheurs et théoriciens des « études du handicap ». La Québécoise Corinne Lajoie, doctorante en philosophie à Université d’État de Pennsylvanie, nous fait découvrir ce champ de recherche.
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Québec Science : En quoi consistent les études du handicap ?
Corinne Lajoie : Ce champ s’est développé pour rejeter ce qu’on appelle le « modèle médical » du handicap. Selon cette conception, le handicap est quelque chose de pathologique, c’est un problème médical qui requiert une solution médicale.