Le domaine d’Andrew Stewart. Photo: Sylvain Lumbroso
Une propriété située dans la campagne près de Toronto est anormalement radioactive. Cette contamination permet de remonter le fil d’une affaire explosive que le Canada a préféré étouffer au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Enquête sur un trio qui a causé des dommages jusqu’à Montréal.
À seulement une heure du tumulte torontois, rien ne semble perturber le calme de cette vieille grange située dans la campagne de Caledon East. Rien ou presque, car un discret crépitement s’échappe de l’entrée principale. Deux hommes s’activent à l’intérieur du bâtiment, armés d’un détecteur de matières radioactives. Ce jour-là, les scientifiques envoyés par les Laboratoires nucléaires canadiens repèrent les endroits contaminés sur les murs et le sol de la grange pour les marquer d’un point à l’aide de peinture orange. Les poutres devront être démontées et le sol excavé, puis le tout sera évacué dans une zone réservée aux déchets nucléaires à Chalk River. « Cette histoire ne finira donc jamais ! » dit en soupirant Andrew Stewart, le propriétaire des lieux, qui assiste impuissant à l’opération.
L’archéologue torontois rêvait de bâtir une maison au sommet de la colline verdoyante, à quelques pas de la grange, au milieu du domaine autrefois possédé par ses parents.