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16 février 2017
Temps de lecture : 3 minutes

Les menstruations au temps de nos grands-mères

Photo: Renaud Philippe

Comment les Québécoises vivaient-elles «l’arrivée du cardinal» entre 1900 et 1950? Entrevue avec l’ethnologue Suzanne Marchand.

Encore aujourd’hui, parler de menstruations provoque un malaise. Mais ce n’est rien à côté de l’interdit qui entourait le sujet pendant la première moitié du XX e siècle au Québec, assure l’ethnologue Suzanne Marchand qui s’intéresse aux pratiques et croyances liées au corps humain.

Elle a fouillé dans des archives et des documents autobiographiques pour comprendre comment les Québécoises vivaient « l’arrivée du cardinal » entre 1900 et 1950. Ses trouvailles en disent long sur l’histoire d’un grand tabou.

Qui se chargeait d’expliquer aux adolescentes les changements qui survenaient dans leur corps au début du siècle dernier ?

Souvent, les filles n’avaient jamais entendu parler des menstruations quand elles y étaient confrontées. C’était le drame; certaines se croyaient gravement malades. Elles questionnaient leur mère qui les renvoyait parfois à la bonne ! Les explications étaient très succinctes, du genre : « Ça sert pour les bébés. »

Il ne fallait pas que ça se sache ni que ça se voie. Je me demande comment les femmes et les filles faisaient pour que cela passe inaperçu, alors que les familles étaient nombreuses et vivaient dans des espaces restreints. Des témoignages évoquent toute la difficulté à entretenir les guenilles [qui servaient à absorber le sang] en cachette.

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