Mélanie Vachon, professeure de psychologie à l’UQAM.
Il faut cesser de nier la mort et la souffrance. C’est la seule façon d’aider ceux qui arrivent au terme de leur existence et de soulager le chagrin de leurs proches.
Quand elle avait 24 ans, Mélanie Vachon a passé plusieurs jours au mouroir de mère Teresa, à Calcutta, en Inde. À 25 ans, elle s’est rendue au Rwanda où, pendant deux mois, elle a interviewé des femmes ayant perdu leur mari lors du génocide de 1994. Et ces dernières années, alors qu’elle faisait sa thèse de doctorat, elle a passé de nombreuses semaines à l’unité des soins palliatifs de l’Hôpital général juif de Montréal, auprès de patients en fin de vie, mais aussi auprès des infirmières, pour comprendre comment elles s’accommodent de ce travail qui les confronte quotidiennement à la mort.Si bien des gens ne côtoient la grande faucheuse que dans les salons funéraires, Mélanie Vachon en a fait son principal sujet d’étude. Aujourd’hui professeure de psychologie à l’Université du Québec à Montréal, elle s’est donné pour mission de replacer la mort au centre de… la vie. Et au cœur du débat social.
«La population vieillit. Pourtant, nous vivons dans une société qui valorise la jeunesse, la productivité, la santé, la beauté et les muscles. Comment voulez-vous que les gens se dirigent sereinement vers la mort?» s’interroge la jeune femme.