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24 mai 2012
Temps de lecture : 3 minutes

Mon ordi en inuktitut

Quand Leena Tatiggaq Evic s’installe devant son écran d’ordinateur, ce ne sont pas les mots Print, File, Folder, Cancel ou Save qui s’affichent. Ce qu’elle lit, ce sont des termes comme Paippaamuurli (imprimer), Ini (fichier), Puurvik (dossier), Qujanaarli (annuler) ou Jagajjairli (enregistrer). Il y a aussi Qamilli (éteindre), Ikiaqqijjut (Internet), Matuli (fermer) ou Taima (quitter).

Enseignante et artiste originaire de l’île de Baffin, Leena Tatiggaq Evic travaille depuis près d’une décennie à traduire dans sa langue les outils informatiques de base.

«En 2003, Microsoft nous a proposé de traduire Windows en inuktitut», explique la directrice-fondatrice du centre Pirurvik qui a pour mission de protéger et de promouvoir la culture du Grand Nord.

Aujourd’hui, les quelque 100 000 inuko­phones dans le monde (dont plus de 30 000 au Canada) peuvent télécharger gratuitement, dans leur langue, des applications comme Office 2010, Windows 7, Windows Live, Windows XP et Vista. Une avancée de taille pour la population du Nunavik et du Nunavut, dont la majorité conversent dans leur langue maternelle, et dont une bonne partie ne parle que l’inuktitut. «Toute ma famille élargie est unilingue», confirme Leena, rencontrée lors du dernier congrès de l’American Association of Advanced Science (AAAS), à Vancouver.

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