Objection de conscience : quand elle menace les patients
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La « clause de conscience » permet aux médecins de refuser de pratiquer les actes qu’ils jugent contraires à leurs convictions morales. Mais en matière de santé reproductive, l’expérience montre que cette liberté n’est pas sans risque pour les patientes.
Fin 2009, au St.Joseph’s Hospital and Medical Center de Phoenix, en Arizona, une institution catholique, une femme de 27 ans enceinte de 11 semaines se présente dans un état critique. Elle souffre d’hypertension pulmonaire et son cœur s’affaiblit. Les médecins sont formels : si la grossesse n’est pas interrompue rapidement, la patiente risque d’y laisser sa peau. Le comité d’éthique de l’hôpital se réunit en urgence et autorise l’interruption de grossesse. Sœur Margaret McBride, une infirmière religieuse membre du comité, donne elle aussi son accord.
La patiente est sauvée de justesse, mais Margaret McBride, elle, est excommuniée et forcée de démissionner. « Un enfant à naître n’est pas une maladie. Les médecins doivent faire ce qu’ils peuvent pour sauver la mère, mais jamais en tuant son enfant. La fin ne justifie pas les moyens », déclarera l’évêque de Phoenix Thomas Olmsted pour expliquer sa décision.
Inutile de dire que l’histoire a choqué les esprits, catholiques compris. Sœur McBride a d’ailleurs été autorisée, en 2011, à reprendre ses fonctions.