Radicalisation: Ados et contre tous
Pendant que des adolescents rêvent à l’élu de leur cœur ou à leur première voiture, d’autres aspirent au Shâm, cette Grande Syrie mythique, englobant une partie de l’Irak et de la Syrie actuelle, où le groupe armé État islamique (EI) a proclamé son califat.
Au Québec, une trentaine d’ados ont déjà quitté le pays ou tenté de le faire pour accomplir leur hijra, leur émigration en terre d’Islam. Selon le Centre international pour l’étude de la radicalisation, basé au King’s College à Londres au Royaume-Uni, plus de 4 000 jeunes ressortissants des pays occidentaux, certains âgés d’à peine 14 ans, ont suivi des rabatteurs de l’EI, tels les enfants de la légende de Hamelin séduits par la mélodie de l’infâme joueur de flûte qui les entraîne finalement à leur perte. Ce nombre n’inclut que les jeunes qui ont réussi à grossir les rangs des groupes terroristes. Des dizaines d’autres, comme ceux qui ont été arrêtés in extremis à l’aéroport Pierre-Elliot-Trudeau, à Montréal, en mai dernier, n’ont jamais pu mener leur plan à terme. Ainsi, depuis 2012, la liste des ados radicalisés s’allonge-t-elle, au grand désarroi des parents impuissants et des autorités déroutées.
Fait particulièrement troublant, les jeunes enrôlés par les islamistes radicaux n’ont aucun point en commun, sinon leur âge.