En même temps que naissait Québec Science, en 1962, les membres de l’équipe de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec travaillaient à la préparation d’un rapport qui allait profondément changer la Province et l’inscrire dans la modernité, le rapport Parent. La Commission publiera entre 1963 et 1965, par tomes successifs, un rapport audacieux concernant la situation de l’éducation. Elle proposera des avenues nouvelles pour sortir le Québec de l’ignorance et pour rendre accessible au plus grand nombre l’éducation supérieure, jusque-là réservée à l’élite. Le Québec moderne serait démocratique ou ne serait pas. Et cela allait commencer par l’accès au savoir pour tous, partout.
C’était il y a 50 ans. J’avais alors 17 ans. Je fréquentais le Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières, collège privé administré et animé par des prêtres séculiers. Je comptais parmi ceux qui, chanceux, avaient la possibilité de poursuivre des études supérieures. Chanceux de compter sur des parents qui avaient renoncé à l’achat d’une voiture et à mille autres plaisirs pour financer les études de leurs deux garçons et de leur fille. Je vénérais et leur générosité et le collège qui m’ouvraient tout grands les yeux sur les humanités, la culture, la connaissance.
Le rapport Parent annonçait la fin du cours classique, et la création d’un réseau de collèges d’enseignement général et professionnel (cégeps).