La recherche scientifique comme passe-temps
Photo: Télescope spatial Hubble
Mettre le grand public à profit pour faire avancer la science? C’est ce que font des projets participatifs, qui se multiplient. Pour le meilleur ou pour le pire?
La science participative ne date pas d’hier. En astronomie, on doit plusieurs découvertes à des non-spécialistes, dont celle de la planète Uranus en 1781. Du côté de la botanique, le frère Marie-Victorin demandait aux lecteurs dans la première édition de sa Flore laurentienne , en 1935, de lui communiquer leurs additions et corrections. Mais la révolution numérique propulse la contribution du quidam à un autre niveau. Et de plus en plus d’initiatives réussissent à être suffisamment crédibles pour que leurs résultats soient publiés dans de prestigieuses revues scientifiques comme Nature .
La participation de non-initiés est-elle source de risques pour la qualité des résultats scientifiques ? Non, d’après Vincent Larivière, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les transformations de la communication savante et professeur à l’Université de Montréal. « M. et Mme Tout-le-monde ne participent pas n’importe comment à des recherches. Ces projets comportent généralement une démarche systémique bien encadrée par des chercheurs, auxquels des amateurs fournissent une foule de données difficiles à obtenir autrement », explique-t-il.
Par contre, Vincent Larivière se méfie lorsque des non- scientifiques sont responsables de l’analyse des données.