Anne Iavarone-Turcotte réalise l’exploit de rapprocher multiculturalisme et féminisme. Ce faisant, elle jette un nouvel éclairage sur la question des accommodements religieux raisonnables.
Il y a d’abord eu la commission Bouchard-Taylor, puis le projet de charte des valeurs. Plus récemment, c’est la Loi sur la laïcité de l’État qui a enflammé les passions. Le débat entourant les minorités religieuses fait rage au Québec depuis plus de quinze ans. Avec le résultat que l’on connaît : ceux et celles qui y participent sont plus que jamais campés sur leurs positions. Tout n’a pourtant pas été dit sur ces questions, comme le prouvent les travaux d’Anne Iavarone-Turcotte, chercheuse postdoctorale à la Chaire de recherche du Canada en éthique féministe de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
« Je m’intéresse au cas des minorités internes, soit les individus minorisés au sein de groupes eux-mêmes minoritaires. Comment protéger le droit des minorités religieuses de pratiquer leur religion sans violer le droit des femmes de mener une vie exempte d’oppression ? » s’interroge la lauréate de la médaille d’or du Gouverneur général du Canada et d’un prix d’excellence de l’Association des doyennes et des doyens des études supérieures au Québec. Un cas difficile auquel l’avocate réfléchit dans le cadre d’une des pratiques culturelles les plus controversées au pays : le règlement religieux des divorces.