Amélioration des diagnostics médicaux, prolongement de l’autonomie, prévention du suicide : les machines dotées d’intelligence artificielle sont appelées à révolutionner le domaine de la santé.
L’œil qui voit tout
Interpréter des images médicales est un art. La preuve : un radiologue bien entraîné peut prendre jusqu’à une semaine pour analyser, puis interpréter une poignée de numérisations 3D du cerveau d’un seul patient. Pour repérer des tumeurs, dont l’apparence varie considérablement, le délai peut être encore plus long, souligne Christian Desrosiers , professeur à l’École de technologie supérieure de Montréal (ÉTS). « Si l’on tient compte du salaire moyen assez élevé des radiologues, puis du volume d’analyses à effectuer, on se rend compte rapidement qu’on peut faire mieux », explique-t-il.

Christian Desrosiers, professeur à l’ÉTS.
Photo: ÉTS.
L’intelligence artificielle (IA) pourrait livrer de meilleures analyses d’images médicales. À force d’être exposée à des clichés de patients, la machine peut les faire parler. Mieux encore : elle est en mesure de capter certaines subtilités qui échappent même à l’œil du plus expérimenté des cliniciens, soutient Christian Desrosiers. « Contrairement à l’humain, l’ordinateur a la capacité de déceler des patrons dans une série d’images que rien ne semble relier à priori », dit-il. Prudence, cependant : cette technologie est loin d’avoir fait ses preuves. Le jour où des algorithmes assisteront, voire remplaceront des radiologues n’est pas encore arrivé.