Coupures d’électricité, couvre-feu, déplacements entravés: les scientifiques palestiniens mènent leurs recherches dans des conditions éprouvantes. À des milliers de kilomètres, au Québec, des collègues les appuient du mieux qu’ils peuvent.
Le campus de l’Université Al-Quds à Abu Dis, en banlieue de Jérusalem, est logé au milieu de montagnes si abruptes qu’on se demande si l’autobus parviendra à les franchir. Il émerge finalement comme une oasis dans le paysage aride. Çà et là, des espaces verts où sont disposées des tables ; les étudiants y boivent un thé en révisant et en jasant.
Ce sont ces mêmes montagnes couleur sable qu’on voit de la fenêtre du bureau de Muna Ahmead. Le panorama serait magnifique si ce n’était de la « barrière de sécurité » ou du « mur de la honte » , selon le point de vue, qui s’élève entre le campus et Jérusalem. Cette structure a été construite à partir de 2002 par Israël pour se protéger des attentats terroristes, mais elle empiète sur les territoires palestiniens. « Mais moi, je ne fais pas de politique ! » dira la professeure Ahmead à plusieurs reprises.

Le mur de séparation, à proximité du campus de l’Université Al-Quds. Photo: Mélissa Guillemette
En effet, son domaine, c’est la science, plus particulièrement la recherche en santé mentale.