Image: Unsplash, Zhivko Minkov
Un ouvrage à paraître le 18 septembre tente d’attirer l’attention sur le slutshaming , un phénomène qui serait trop souvent banalisé.
Vous vous souvenez de cette élève dont la poitrine s’est développée dès le primaire et qui était donc réputée « déniaisée »? Ou de cette rumeur voulant qu’une autre avait caressé le pénis de deux garçons dans l’autobus en deuxième secondaire? De cette collègue qui aurait embrassé une autre femme de façon un peu trop vulgaire au dernier party de bureau?
Qu’il s’agisse de faits ou de rumeurs, le mal était fait pour ces filles et ces femmes; elles étaient condamnées. Quant aux deux garçons, tout le monde a oublié leur implication dans l’affaire, ou alors, ils n’en sont devenus que plus cool. C’est l’effet typique du slutshaming , ce phénomène qui consiste à critiquer, stigmatiser et humilier les femmes dont le comportement ou l’apparence physique sont considérés provocants ou trop sexuels.

Université Laval, portrait de Élisabeth Mercier – 31 mai 2024 -YAN DOUBLET
C’est précisément le sujet d’un nouvel ouvrage, Slutshaming : sexualité, honte et respectabilité des femmes, publié le 18 septembre aux Presses de l’Université du Québec. Ce livre revient sur les origines victoriennes du phénomène, une époque où les femmes avaient une obligation de vertu et devaient s’en tenir à la sphère domestique pour être respectables.