Quand tout un peuple est pris d’une rage de rides, faut-il se préparer au pire? À une sorte d’apocalypse – société sclérosée, économie dépressive, État en faillite, système de santé implosé et guerre intergénérationnelle? Ben voyons!
C’est au contraire une sacrée bonne nouvelle! «Que nous soyons devenus une société vieillissante, ça représente toute une percée. Cela veut dire que nous mourons moins de maladies et d’accidents; que nous survivons mieux, dit le démographe Jacques Légaré, professeur associé à l’Université de Montréal, Bref, nous avons cessé de nous reproduire comme des lapins et de tomber comme des mouches.»
La science et les développements technologiques réussissent désormais à nous maintenir en bonne santé jusqu’à plus de 75 ans, voire 90. «Ainsi, l’implication de beaucoup de gens au sein de la collectivité se prolonge, poursuit le démographe – soit par le travail, soit par la transmission de leurs connaissances aux générations qui les suivent, soit par le bénévolat. Ça veut dire surtout que nous formerons à l’avenir une société beaucoup plus expérimentée.»
Pas de panique!
Bref, un Québec plus vieux ne sera… qu’un Québec plus vieux. «Il n’y a pas d’urgence à tout bousculer, en risquant de créer la panique, ajoute Patrik Marier, directeur scientifique du Centre de recherche et d’expertise en gérontologie sociale de l’Université Concordia.