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03 avril 2013
Temps de lecture : 2 minutes

Un pays multiple

 

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J’ai eu l’immense privilège de fouler le sol d’un pays aujour­d’hui inatteignable. Un immense territoire forestier gavé d’une faune et d’une flore exubérantes, traversé par des puissances d’eau saisissantes qui n’avaient d’égal que les grands ciels qui s’y déployaient. Une expression forte de la nature comme je n’en avais jamais connue.

Ce pays, personne ne le verra plus jamais. Il est sous l’eau.

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À la baie James, au début des années 1970, la science et la technologie trépignaient d’impatience pour créer le plus grand plan d’eau douce au Québec. Quatre fois grand comme le lac Saint-Jean, on l’appellerait réservoir Caniapiscau.
Nous étions en territoire vierge. En fait, il n’était vierge que de nos ambitions, puisqu’il hébergeait depuis des siècles des hommes, des femmes et des enfants qui en arpentaient les recoins chaque saison. Et le grand harnachement de rivières qui allait engloutir leurs traces ne se ferait pas sans peine. Ainsi, avant qu’ils ne soient inondés pour faire notre richesse collective, ces territoires avaient fait bien vivre, et durant des millénaires, des familles cries qui avaient su s’adapter à une écologie lente et fragile. Elles réussissaient, elles aussi, un exploit technologique. De quoi rendre fiers leurs descendants d’aujourd’hui.

Chaque science a ses audaces, ses prouesses et ses défis.

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