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29 juillet 2010
Temps de lecture : 4 minutes

Une science folle de ses enfants

La recherche sur le développement des enfants occupe une place de premier plan au Québec. Et cela donne des résultats.

Il y a d’abord eu Émile, cinq ans. Je l’ai rencontré dans sa classe de maternelle, à Sainte-Foy, en banlieue de Québec, alors que je préparais mon baccalauréat en psychologie. Je devais produire un travail sur l’acquisition de la notion de temps chez l’enfant; et défense de consulter les bouquins de Piaget.

J’avais résolu de poser une question à des enfants de cinq, six et sept ans. Une seule question, histoire de voir comment, selon leur âge, ils appréciaient le temps: «Ça prend plus de temps pour se rendre jusqu’à la Lune ou pour se rendre à Montréal?» «Montréal», de me répondre Émile sans hésiter. «Montréal, dis-tu! C’est intéressant. Mais, dis-moi, pourquoi cela prend plus de temps pour se rendre à Montréal que jusqu’à la Lune?» lui ai-je demandé. «Parce que la Lune, je la vois et on peut y aller en fusée!» Il fallait y penser.

J’étais confronté à ma première théorie naïve, marchepied d’autres théories à venir. Des enfants plus âgés se mettaient à douter quand je leur demandais une explication: ils vivaient le conflit cognitif des théories contradictoires. D’autres, plus vieux encore, répondaient avec des explications quasi scientifiques.

Puis il y a eu Adar, âgé de quelques semaines.

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