Au cinéma, les effets spéciaux sont omniprésents, parfois spectaculaires, souvent imperceptibles. L’imagerie de synthèse s’attaque au dernier élément qui lui échappait : les acteurs.
Avec ses décors peints, sa fausse jungle de studio et son python en caoutchouc, le film a un côté kitch qui trahit son âge. Il n’empêche, la première adaptation cinématographique du Livre de la jungle , réalisée en 1942 par les frères Korda, est impressionnante : des dizaines d’animaux en chair et en os, dont un tigre, une panthère noire, des loups et des éléphants, partagent l’écran avec les acteurs.
Trois quarts de siècle plus tard, le réalisateur américain Jon Favreau a troqué la ménagerie contre les images de synthèse. Son adaptation du roman de Rudyard Kipling, sortie en 2016, est une remarquable prouesse technique. Seuls quelques accessoires et le jeune acteur Neel Sethi, qui campe Mowgli, sont réels. Tout le reste − animaux, paysages, brume, végétation − a été créé numériquement par une armée d’artistes d’effets spéciaux.
Filmé devant des écrans bleus, le comédien n’a rien vu de la jungle luxuriante, ajoutée en postproduction. Le résultat est époustouflant : des feuilles d’arbres aux brins d’herbe en passant par le pelage de Shere Khan, tout est parfaitement crédible. Si ce n’est, bien sûr, des animaux doués de langage !