Des ingénieurs de Harvard veulent bloquer artificiellement les rayons du Soleil afin d’abaisser la température. Une initiative qui en fait sourciller plus d’un.
Le ciel de l’Arizona deviendra le nouveau laboratoire de l’université Harvard. D’ici quelques mois, des chercheurs relâcheront des particules de glace et de carbonate de calcium dans la stratosphère. Leur objectif : créer un écran qui réfléchira les rayons du Soleil et ainsi freiner le réchauffement climatique. L’essai coûtera la bagatelle de 20 millions de dollars.
Cette expérience relève de la géoingénierie, une discipline où les scientifiques cherchent à manipuler le climat. Selon eux, le passé serait garant de l’avenir. L’histoire a démontré que les éruptions volcaniques, en relâchant des millions de tonnes de particules, abaissaient la température du globe; parfois de façon dramatique. En 1815, l’éruption du mont Tambora avait privé l’Europe tout entière d’un été, nuisant aux récoltes et entraînant la famine.
Bien que les géoingénieurs soient animés de bonnes intentions, pourraient-ils provoquer un tel cataclysme ? En 2014, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat lançait un avertissement : la géoingénierie « pourrait être mise en œuvre rapidement advenant une situation d’urgence climatique », mais il ne faut pas négliger ses impacts potentiels à l’échelle planétaire. Des sécheresses au sud, des inondations à l’ouest : des dérèglements climatiques très variables sont à prévoir d’une région à l’autre.