Image: Bryan Shaw et Jordan Koone
Une nouvelle méthode d’impression 3D permet aux scientifiques aveugles de consulter plus aisément les figures et graphiques de recherche.
Un pistolet à colle. C’est l’un des outils qu’utilise la scientifique Mona Minkara pour mémoriser la structure des molécules chimiques. Presque aveugle depuis l’enfance, la professeure de bio-ingénierie de l’Université Northeastern, à Boston, fait imprimer les schémas des molécules sur papier, puis demande à un assistant d’en tracer les contours avec de la colle chaude. Une fois refroidis, les traits forment des crêtes à lire avec les doigts.
Si elle emploie ce moyen artisanal, c’est que l’information graphique n’est pas toujours facilement accessible aux scientifiques ayant une déficience visuelle. Si de nombreuses technologies (synthèse vocale, livre audio, braille) permettent d’adapter du texte, la tâche se complique avec les images, pourtant omniprésentes en science. Un manuel de biochimie peut facilement compter des centaines d’illustrations. Comment éliminer cette barrière pour les élèves, professeurs et scientifiques qui présentent une telle déficience ?
L’équipe de Bryan Shaw, professeur de biochimie à l’Université Baylor, au Texas, suggère une solution prometteuse dans la revue Science Advances . À l’aide d’une imprimante 3D, le groupe a produit des images en relief sur de minces plaquettes de plastique translucide. Plus une ligne ou une zone de l’image originale est foncée, plus la crête sera « surélevée » sur la plaquette.