Les travaux de Guillaume Dumas se situent au croisement de l’intelligence artificielle, des neurosciences et de la médecine numérique.
Terminer la phrase de l’autre lors d’une discussion, quoi de plus banal ! Pourtant, ce phénomène serait impossible sans une fine synchronisation entre votre cerveau et celui de la personne à qui vous parlez. Plusieurs études basées sur l’imagerie fonctionnelle prouvent en effet que les interactions sociales du quotidien font émerger des ondes cérébrales similaires chez les personnes concernées. Cette synchronisation n’est toutefois pas systématique. On note par exemple des différences majeures entre les individus en santé et ceux souffrant de schizophrénie ou de dépression, notamment. Et si la santé mentale avait au fond une forte composante sociale ?
Cette question constitue le fil rouge de la carrière de Guillaume Dumas, professeur en psychiatrie computationnelle à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. « Il faut prendre en compte l’individu dans sa globalité pour mieux comprendre et soigner les troubles mentaux dont il souffre », avance celui qui est aussi titulaire de la Chaire IVADO en intelligence artificielle (IA) et en santé mentale. Pour appliquer cette approche allant des données biologiques à l’environnement social, il recourt aux technologies numériques, à la modélisation et aux sciences des données. Des travaux qui font de lui un pionnier dans la recherche sur le cerveau humain.