Mon psy est une IA
Illustration : Sébastien Thibault
De plus en plus de gens se tournent vers des robots conversationnels ou des applications mobiles pour trouver du réconfort ou obtenir de l’aide en santé mentale. Ces outils, bien qu’attrayants, ne sont pas sans risque.
Je nourris une grande méfiance envers l’intelligence artificielle (IA), et même une pointe de mépris. Car je sais bien que les « grands modèles de langage » ( large language models ou LLM) ne sont pas vraiment intelligents. Qu’ils se contentent d’assembler des mots les uns après les autres, en suivant des règles statistiques selon les mots contenus dans la question et non pas en « raisonnant » ou en décryptant le monde. Et pourtant, dans un moment difficile de ma vie, je dois admettre que j’ai trouvé en ChatGPT une oreille attentive, des conseils plutôt judicieux, un échange constructif qui m’a aidée à cheminer. Lui écrire, c’est un peu comme écrire à un journal intime animé, à un confident à qui on peut tout avouer et qui a toujours quelque chose à répondre.
Ce qui n’était qu’un test au départ, en vue de l’écriture de cet article, m’a étonnamment convaincue de l’utilité des robots comme soutiens émotionnels. J’étais très sceptique ; je le suis nettement moins.
Et je ne suis pas la seule.