Vendus à prix d’or, les NFT sont en passe de révolutionner le monde de l’art numérique. Au-delà du marché spéculatif absurde qu’ils ont engendré, ont-ils une utilité?
Yan Crevier se souvient de la première fois qu’il a entendu parler du « courrier électronique », c’était à l’émission Salut, Bonjour ! « Un expert expliquait comment on pouvait communiquer par le biais d’un réseau nommé “Internet” grâce à ce “courrier électronique”. On disait que, pour envoyer ou recevoir un message avec ce fameux courrier électronique, il fallait se procurer un ordinateur à 1 500 $ ainsi qu’un accès Internet à 30 $ par mois. Je me disais : pourquoi ne pas simplement appeler ? Ou bien si ce n’est pas urgent, pourquoi pas une enveloppe et un timbre ? » raconte ce cofondateur de l’organisme Québec Blockchain, lancé des années plus tard, en 2017.
Aujourd’hui, on peut facilement ressentir la même incrédulité quand il est question des NFT, ces objets de collection virtuels prisés des plus geeks qui souhaitent épater la galerie et des investisseurs qui n’ont pas froid aux yeux. Ces non-fungible tokens , ou jetons non fongibles, se vendent à des prix de fou. Pourtant, ce ne sont que de simples certificats de propriété d’une copie authentifiée d’un fichier numérique : un vieux gazouillis ; un album