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30 décembre 2014
Temps de lecture : 3 minutes

Un carioca défie Google

Rocinha, à Rio. Image: Flickr/Alicia Nijdam

Bien avant Google Maps, un ex-joueur de soccer a créé des algorithmes pour cartographier la plus grosse favela de Rio de Janeiro. Sa méthode, développée à la main, lui permet de livrer le courrier aux milliers de clients d’un immense labyrinthe.

Carlos Pedro da Silva me fait signe de le suivre dans une petite ruelle beaucoup trop étroite pour permettre à une voiture de s’y aventurer. Le colosse indique, sur sa droite, un bâtiment bleu de deux étages. « Ici, dit-il, vivent cinq familles; l’immeuble a trois entrées, mais pas d’adresse. Comment voulez-vous qu’un facteur puisse livrer le courrier ? »

Nous sommes à Rocinha, la plus grande favela du Brésil. Le recensement officiel soutient que quelque 70 000 personnes y habitent. Mais les estimations plus réalistes dénombrent au-delà de 180 000 résidants. Les maisons multicolores, bâties les unes au-dessus des autres, grimpent au flanc des collines vertes de Rio de Janeiro. Sans guide, le visiteur non initié est quasiment certain de se perdre dans ce dédale.

Les favelas sont des quartiers pauvres construits avec les moyens du bord. On les trouve dans la plupart des grandes villes du Brésil. Les rues et ruelles y sont tracées de manière informelle, au fil des vagues d’immigration. « Elles n’ont pas de nom ! dit Carlos Pedro da Silva. Elles n’ont pas de commencement, ni de fin.

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