En 1865, Darwin se demandait si les ouvrages généraux et populaires pouvaient avoir la même importance que le travail des chercheurs pour faire avancer la science. Une récente étude du MIT et de l’université de Pittsburgh reprend l’idée du naturaliste. L’information qui provient de sources destinées au grand public peut-elle influencer les travaux scientifiques à venir ? En gros, Wikipédia a-t-elle plus de pouvoir que l’on pensait ?
Plus grande encyclopédie en ligne, Wikipédia contient des millions d’articles écrits et retravaillés par une poignée d’éditeurs. Bien qu’ils ne soient pas représentatifs de la population (seulement 13 % de femmes), ils sont tenus de suivre des règles pour éviter les biais et s’assurer de l’exactitude des articles. Une étude de 2005 indique que les imprécisions trouvées dans Wikipédia sont comparables à celles de l’encyclopédie Britannica, pourtant considérée plus crédible.
Or, la présente étude indique que Wikipédia n’est pas qu’un vaste dépositaire de connaissances, mais qu’elle influence aussi le cours des nouvelles recherches. En somme, Darwin avait raison (encore une fois). Si Wikipédia a peu d’impact sur les découvertes elles-mêmes, elle permet de disséminer ces nouvelles connaissances qui, à leur tour, conditionneront les études subséquentes.
En mesurant la fréquence des mots, les chercheurs ont trouvé que les termes utilisés dans Wikipédia pour décrire un phénomène finissent par trouver leur place dans les revues savantes.