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25 juillet 2025
Temps de lecture : 3 minutes

Anesthésiologiste (anesthésiste)

Photo: Anna Shvets @ Pexels.com

La douleur. Une sensation dont tous les humains voudraient bien se passer… Si on avait les pouvoirs d’un magicien, on la ferait bien disparaître. Dans les hôpitaux, les anesthésiologistes (ou anesthésistes) ont un peu ces pouvoirs. Par leurs connaissances du corps humain et des substances chimiques, les anesthésiologistes peuvent t’endormir, faire taire la douleur, puis te réveiller. Pendant ce temps, le chirurgien ou la chirurgienne t’a opéré-e sans souffrance. Heureusement pour toi !

L’anesthésiologie est l’une des branches de la médecine. Le mot « anesthésie » vient du grec an, qui veut dire absence, et aisthêsis, qui veut dire sensation. L’anesthésiologie, c’est l’art de faire disparaître les sensations !

Clément Rouleau, anesthésiologiste
Depuis 2007, Clément Rouleau est anesthésiologiste au Centre Hospitalier Régional de Rimouski. Emballé par son métier, il en parle comme d’un loisir passionnant.

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Entrevue

Entrevue avec Clément

Quel est le rôle d’un anesthésiologiste pendant une opération ?
Mon rôle est d’endormir la personne qui se fait opérer, soit en injectant un anesthésiant dans son sang, soit en le lui faisant respirer à l’aide d’un petit masque à gaz. Je suis présent pendant toute l’intervention, car je dois prendre en charge les activités vitales de cette personne : circulation sanguine, respiration… Si quelque chose cloche, je dois réagir en quelques secondes pour rétablir la situation.

Mais tu « n’endors » pas toujours complètement tes patients et patientes ?
Non, certaines opérations nécessitent seulement une anesthésie locale. La personne opérée reste éveillée et consciente, mais elle ne sent plus la partie de son corps que l’on opère.

À quel autre métier comparerais-tu celui d’anesthésiologiste ?
Au pilotage d’un avion de ligne. Pour chaque vol, il y a le décollage, le vol proprement dit, puis l’atterrissage. De même, pour chaque opération, il y a l’endormissement, l’anesthésie proprement dite qui dure pendant toute l’opération, puis le réveil. Les étapes critiques sont le décollage et l’atterrissage, alors que pendant le vol, on ne fait que surveiller les instruments et agir seulement si quelque chose ne va pas.

Quelles sont les qualités d’un bon anesthésiologiste ?
Il faut avant tout être très vigilant. Pendant une opération, on est à l’affût du moindre détail qui pourrait indiquer que quelque chose ne va pas. Il faut aussi réfléchir et agir rapidement, parce qu’un retard de quelques secondes peut parfois être fatal. Je dois aussi être très empathique pour mettre la personne que je vais anesthésier en confiance : durant l’intervention, sa vie repose entre mes mains.

Quels moments te font sourire dans ton métier ?
Les produits utilisés pour les anesthésies ont parfois des effets amusants. L’un d’eux semble favoriser un sommeil peuplé de rêves très agréables. À leur réveil, les personnes me parlent très gentiment et m’appellent « Mon beau docteur! » Aussi, parfois, lorsque j’endors un enfant, je lui récite une petite comptine. À son réveil, il va parfois reprendre la comptine où nous étions rendus lorsqu’il s’est endormi, comme si le temps s’était arrêté pour lui.

Journée type

Une journée dans la vie de Clément

Clément arrive à l’hôpital un peu avant 7h00. Première tâche : parcourir les chambres pour rendre visite aux gens qui seront opérés durant la journée. Cela lui permet de les rassurer et de les mettre en confiance, mais aussi d’obtenir des informations sur eux pour bien faire son travail. Vers 7h45, la première opération commence dans le bloc opératoire. Comme il ne peut s’occuper que d’une personne à la fois, les opérations se succèdent une par une jusqu’à 16h00. Aujourd’hui, Clément travaille seulement sur cinq opérations, mais certains jours, il peut y en avoir jusqu’à 15. Pas vraiment le temps de dîner !

Après 16h00, il retourne voir les patients qui ont été opérés pour s’assurer que leur réveil s’est bien passé et qu’ils ne ressentent pas trop de douleur. Vers 18h00, il s’apprête à partir, mais une infirmière l’arrête : une femme enceinte a demandé une épidurale. Il monte en vitesse jusqu’à sa chambre et lui fait prestement la piqûre qui permettra de réduire les douleurs de l’accouchement. Il est efficace, car des épidurales, il en fait plus de 200 par année ! Après s’être assuré que tout allait bien, il part se reposer, car demain sera une grosse journée: c’est lui qui sera de garde le soir et la nuit pour répondre aux urgences, soit une journée de travail de 24 heures ! Heureusement, ça n’arrive qu’une fois tous les cinq jours.

Études

Le parcours académique de Clément

Au Cégep :
DEC en sciences de la nature (sciences de la santé et de la vie) (2 ans)

À l’Université :
Doctorat en médecine (5 ans).
Au Québec, quatre universités offrent ce programme : l’Université Laval (Québec), l’Université de Sherbrooke, l’Université de Montréal et l’Université McGill (université anglophone de Montréal).

L’anesthésiologie est une spécialité de la médecine. Une fois diplômé, on doit donc faire sa résidence, c’est-à-dire une période pendant laquelle on étudie dans sa spécialité tout en travaillant dans un hôpital sous la supervision d’un médecin d’expérience. Dans le cas de l’anesthésiologie, la résidence dure cinq autre années.

Et après ?
Les anesthésiologistes travaillent essentiellement dans les hôpitaux. Chaque hôpital en engage plusieurs et ne pourrait pas fonctionner sans eux.

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